Une organisation du travail très libre chez BlaBlaCar tout en restant dans un cadre qui facilite la cohésion

Rencontre avec Muriel Havas, Director Real Estate & Facilities chez BlaBlaCar, qui partage avec nous l’organisation du travail mise en place suite au Covid 19 et à l’installation dans les nouveaux locaux du siège de la société à proximité de la Bastille.

travail hybride blablacar

Le Covid 19 a bouleversé l’organisation du travail, le télétravail s’est généralisé, comment cela se passe-t-il chez BlaBlaCar ? Comment accompagnez-vous le retour au bureau ?

 

L’expérience collaborateur est depuis toujours une priorité au sein de BlaBlaCar. Nous nous attachons à faire en sorte que chaque collaborateur soit bien dans son quotidien professionnel, soit heureux de venir travailler chaque matin.

 

Comme pour toute entreprise, la crise sanitaire nous a forcé à passer en 100% télétravail et à reconsidérer notre organisation quotidienne. Le Covid a été l’accélérateur d’une tendance qui existait déjà chez BlaBlaCar : le télétravail imposé à tous a permis de faire évoluer les règles et en sortie de confinement chaque collaborateur a eu le choix de son statut : full-remote ou travail hybride. 

 

26% des collaborateurs BlaBlaCar ont choisi d’être en full remote avec l’obligation de revenir 1 fois par mois pendant 2 ou 3 jours au siège parisien. Les dates de retour sont librement fixées en accord avec le reste de l’équipe projet afin de se retrouver tous ensemble. 

 

La société a accompagné ses collaborateurs avec un budget pour équiper son domicile (bureau, fauteuil…), la prise en charge du transport et du logement lors du retour au bureau 1 fois par mois. Ceux qui le souhaitent peuvent accéder à des espaces de coworking à proximité du domicile et bénéficient d’une enveloppe budgétaire mensuelle de 200€. A noter que dès qu’il y a plus de 6 collaborateurs dans une même ville, un mini-hub local est créé dans un espace de coworking : c’est le cas notamment à Nantes, Lyon, Bordeaux et Toulouse.

 

 

Comment les équipes s’organisent elles pour fonctionner en mode hybride ? Y-a-t-il des règles spécifiques ? 

 

Le télétravail est libre chez BlaBlaCar, chacun l’organise comme il le souhaite dans le respect d’éventuelles contraintes des projets. Il y a un consensus nécessaire entre chaque manager et son équipe qui passe par le besoin de se retrouver régulièrement pour échanger, faire des reviews et des mises au point. 

 

Si chaque équipe s’organise comme elle le veut, il est nécessaire qu’il y ait des moments de présence au bureau tous ensemble. Ces moments partagés sont nécessaires pour créer de la cohésion, de l’adhésion, de faire vivre l’équipe, de renforcer le sentiment d’appartenance.

 

Le management est un management au résultat, chacun est libre de s’organiser comme il le souhaite tant qu’il délivre ce qui lui est demandé. Des teams days sont organisés toutes les semaines ou tous les 15 jours, selon les équipes et l’état d’avancement des projets. Il est essentiel d’insuffler la même dynamique à tous, qu’il y ait une cohésion au sein des équipes, un sentiment d’appartenance à un groupe.

 

Les managers ont été accompagnés pour apprendre manager à distance à déceler les signaux de détresse, d’isolement ou de repli sur soi de membres de leur équipe. Le feedback fait partie de l’ADN de BlaBlaCar : une véritable boite à idée qui permet, à travers Slack, d’avoir des retours permanents sur ce qui va, ce qui pourrait être améliorer, d’éventuelles attentes, … Avec mon équipe nous prenons soin de répondre à chacun sans jugement, d’exprimer ce qui est faisable ou non.

 

Cette organisation très flexible nous permet de fidéliser nos talents (nous avons noté des départs en province en particulier de la part de jeunes parents) mais aussi de recruter des Talents où qu’ils soient sur le territoire. Cela permet ainsi à chacun d’organiser sa vie et son travail en fonction de son choix de vie.

 

Il est indispensable que les collaborateurs soient bien dans leur travail, un travail qui a du sens dont ils partagent les valeurs, se sentir épanoui avec un boulot qui a du sens, travailler dans un endroit sympa, bienveillance de la société, se sentir bien en profondeur

Travailler chez BlaBlaCar c’est avant tout des soft skills et la nécessité d’être aligné avec les valeurs et le fonctionnement de l’entreprise. 

 

 

BlaBlaCar vient d’intégrer ses nouveaux locaux à la Bastille. Leur conception date d’avant le Covid, comment les avez-vous adaptés aux nouvelles façons de travailler ?

 

Le déménagement était programmé depuis 2018 dans des locaux en cours de construction à la place de l’ancien siège de Médecins Sans Frontières à la Bastille. Nous avons travaillé main dans la main avec les promoteurs et architectes afin de pouvoir répondre aux nouveaux usages. 

 

L’organisation est en flex office sans espace alloué si ce n’est des étages réservés selon les fonctions : par exemple la finance, le juridique, la RH devant accéder à des dossiers sont regroupés au même étage, les développeurs étant sur un autre plateau. Il n’y a pas de distinction ni passe-droit, tout le monde est au même niveau, des salles permettant de se réunir ou de téléphoner sont accessibles un peu partout. 

 

Conçus pour faciliter le contact, créer des rencontres, les locaux comprennent des salles communes (sport, musique, …), des espaces conviviaux à la sortie des ascenseurs, avec sur chaque palier une tisanerie très équipée dans un souci écologique et de respect de l’environnement, une cantine conviviale avec des frigos connectés gérés par Pop Chef et un roof top sur le toit avec une vue magnifique à 360° sur les toits de Paris.

 

La transition avec les locaux précédents, dans lesquels il y avait des bureaux dédiés, s’est faite facilement d’autant plus que les collaborateurs BlaBlaCar sont jeunes, moyenne d’âge 29-30 ans, et qu’ils ont l’habitude du travail en flex-office. 

 

Comme dans les anciens locaux, il a été négocié lors de la signature du bail la possibilité de pouvoir sous louer une partie de l’espace. C’est ce que nous faisons aujourd’hui en accueillant au sein de l’immeuble des sociétés de notre éco-système. Cela nous laisse aussi une certaine souplesse pour récupérer des mètres carrés en fonction de l’évolution de la taille de nos équipes.

 

Nous avons à ce jours 320 postes pour 450 collaborateurs. L’organisation totalement libre ne créé par pour autant des jours avec des bureaux totalement vides : si les locaux sont occupés à 100% les mardi, mercredi et jeudi, ils restent toutefois occupés à 80% les lundi et 50% les vendredi. Des solutions telles que Deskare permettent d’organiser les retours au bureaux.

 

 

Vous avez aujourd’hui des locaux très agréables :  y-a-t-il des choses qui manquent ? Jusqu’où peut-on aller dans le concept de bureau ?

 

Aujourd’hui on ne revient pas au bureau par hasard, le bureau est une véritable agora, un lieu de vie qui permet de se retrouver, de collaborer, brainstormer mais aussi partager des moments ensemble. 

Les collaborateurs organisent entre eux des activités ou des challenges mais le bureau reste un bureau, un lieu dans lequel on vient travailler dans de bonnes conditions. Il faut trouver le bon équilibre et savoir s’arrêter, ne pas en faire utopie telle qu’Auroville. 

 

Les nouveaux locaux sont pleinement satisfaisants, il manquerait une seule chose qui me tient à cœur : une cabine de téléconsultation médicale permettant de prévenir les risques et d’accéder plus facilement à des soins. 

 

 

Merci à Muriel Havas pour cet échange.

 

 

Retrouvez nos interviews concernant l’évolution du télétravail au sein des entreprises : 
Dynergie avec Sophie Joliet 
Payfit avec Nicolas Kourilsky
Orange avec Martine Bordonné
Yousign avec Antoine Louiset

 

 

Au coeur des nouvelles façons de vivre et travailler, WeekAway met en relation propriétaires de logement disponible en semaine (chambre chez l'habitant, studio meublé), et weekaways, ces actifs qui vivent dans une ville et travaillent dans une autre et ont besoin d'un logement récurrent à proximité de leur bureau.

 

 

 

Illustration BlaBlaCar ©DavideLeggio